Sous un ciel saturé de roulements toxiques, des ruines se souviennent. Un monde craquelé en aplats rugueux se désintègre lentement. Il était une fois de vagues souvenirs. Le mirage de la vie dans l’imaginaire du passant. Peut-être une guerre. Un exil, un abandon, l’heure venue de quitter ce lieu et de n’y laisser que des pierres. Squelette massif de ce qui abrita nos existences, c’est l’écho des fantômes dans les méandres d’une cicatrice.

Juste le vent et le cri des animaux. Plaie sauvage sur la palette brute des jaunes poussière et des ocres malades, des fenêtres et une porte bâillent sur un horizon asséché. Ornières, gravats, chaos chargé d’histoire, le livre d’or d’un corps sans vie guettant les empreintes de quelque voyageur égaré ; visites ultimes avant que tout ne retourne à la terre dans un dernier tourbillon de particules brillantes et fugitives telle une explosion d’étoiles filantes.