Une tête d’oiseau au sommet d’un monument sans âge. Gardienne de vasques fumantes taillées dans la pierre et la glace… En silence, le bec ouvert et l’œil fixe, comme si elle venait d’être coupée et plantée là. Dieu oublié d’un panthéon où le lion et le chacal côtoyaient l’aigle, de muettes prières s’élèvent en ondoyant. En offrandes lacérées elles cherchent des âmes à emporter… En offrandes poussiéreuses elles rejoindront les amas de débris qui jonchent l’Eternité.

La montagne de l’Oiseau est peut-être une île déserte dont les grottes ne comptent plus leurs trésors… Joyaux de vols innombrables qui se perdent dans le ressac des battements d’ailes… Et au fond de cette pupille à jamais ouverte, un secret, une énigme, un ultime voyage qu’il nous reste à imaginer.