Il faudrait connaître l’état antérieur pour savoir de quelle renaissance il s’agit… Sur une terre crevassée en deltas de sécheresse un dôme s’accroche à un équilibre précaire… Une ombrelle de méduse fossilisée ? Fragment de monument ou bien de crâne qui recèle jalousement les dépouilles de rêves momifiés ? De terre, de pierre ou de chair, les trois peut-être, excroissance de champignon toxique, mais pourquoi pas, moitié de planète ou de satellite, ce serait bien possible aussi…

Dans cette bataille d’ocres et de jaunes, dans ce ballet d’ecchymoses, pointillisme sauvage de blanc, de rouge et de mauve clair, la vie cherche à reprendre sa place… Dans quel but, pour aller où, on ne sait pas… C’est peut-être la vie, juste contente d’elle-même, heureuse de remplir un vide, heureuse de s’appeler la vie et de montrer qu’elle peut encore faire quelque chose… Un peu à la façon de ces maigres filaments, ces curieuses racines qui pendent des bords de cette courbe poussiéreuse, embryons d’existence, qui sait, promesse d’un nouveau départ à une heure chaotique du monde où il est encore trop tôt pour identifier la forme qui gît au fond du berceau.