Une cité sculptée dans la glace ? Un lieu de transition vers ces infinités de mondes qui scintillent dans les pixels de lumière de ces étranges tours ? Pour le voyageur, on peut imaginer qu’il s’agit d’une halte entre deux continents ; d’une dimension à l’autre ses pas se répandront en écho dans les méandres de ce qui ressemble à une ville fantôme.
Réalité fragile soumise au jeu des illusions, ces constructions évoquant des antennes braquées sur le cosmos semblent résister difficilement à leur part de réel, comme une image luttant contre sa désintégration, sa reconversion en de multiples fréquences toutes plus volatiles les unes que les autres, un mirage surgi de l’imagination de Philip K. Dick.
Venise cyberpunk ou cimetière de navires stellaires dont seuls les mâts persistent à témoigner de leur naufrage, ce passage conserve ombres et secrets dans la muette expression de ses couleurs pâles et de sa myriade de reflets insaisissables.
Un trésor englouti dans un coffre de froid éternel.