Et l’arbre millénaire nous raconte son Big Bang…

De mes plus lointaines racines jusqu’aux canyons étranges qui dessinent mon corps noueux, les plis de mon écorce ont retrouvé ces anciennes histoires gravées au plus profond de mon être… C’est l’homme sans âge en cascade de glace, le sage absolu, oui c’est lui niché au creux de mon ventre battant sa mesure au pas du métronome de l’Eternité. Des mondes en pulsations, des jachères de possibles en sphères multiples qui se détacheront et s’éloigneront… Une aura boréale impose ma haute silhouette quelque part dans l’immensité de cette architecture sans dimensions imaginables qui a dilué mes ramifications innombrables et aventureuses, mais qu’importe ces vies passées…

Et celui-là, barbe gelée en stalactites, regard spectral dirigé vers une espérance ou un regret, si c’était tout simplement un musicien accrochant sa partition au hasard des constellations, un Roger Hodgson sculptant une nova mélodique pour un ultime jaillissement psychédélique… Je dis ça comme ça, j’imagine mon vieux camarade un peu comme je veux, cela fait tellement longtemps que je ne l’entends plus (il est vrai que je suis un peu sourd…) ; qui peut bien lui rendre encore visite, pénétrer ses alcôves bleues-antarctiques afin de tenter d’y comprendre ce à quoi rêvent les dieux ?