Vue en coupe de l’incommunicabilité ? Profil de l’idée morte en intention refroidie ? Ce qu’il reste de leurs regards s’est effacé à jamais. Ne demeure que la masse figée de la défiance, imposante et muette. D’un côté, il y a ce visage en érosion qui s’est ouvert vers les mystères d’une grotte insondable… Perdre la face au sens propre de la glace et de la roche, devenir un vestige, puis se résoudre à l’effacement. De l’autre, il y a ces marches titanesques qui conduisent peut-être vers l’entrée d’un lieu sacré, repaire inquiétant pour entité lovecraftienne ?
On distingue mal ce que libèrent les bouches, cités, navires ? A moins que les mots (leurs derniers mots ?) aient épousé la forme concrète de ce qu’ils exprimaient… Mais il faudrait se rapprocher pour mieux comprendre ce que disent les formes. De ces têtes en ruine se détachent d’autres mondes ; tout se métamorphose et se recycle, et sous la surface de l’eau on oublie les vanités de l’air libre. La gueule d’une amphore démesurée est captive d’une lumière blanche, alors qu’autour, des colonnes fragiles et des créatures pétrifiées attendent le fracas ultime des géants.
Parce qu’ils finiront bien par rentrer en contact, par s’abattre l’un sur l’autre, pour finalement ne faire qu’un… Alors nous ne saurons jamais ce que racontait l’autre moitié de leurs visages, là-bas, depuis l’horizon, peut-être une
toute autre histoire.