Au commencement étaient des strates. Des empilements qui rêvaient de devenir quelque chose. A force de s’élever ils finiraient bien par atteindre une raison d’être. Ici les formes s’effacent et se reprennent. A droite il y a ce monument dont le socle pourrait être un générateur d’énergie que surmonte l’achèvement d’un gratte-ciel. Entre les deux une étoffe en cascade s’épanche et se raconte en spirale. Une sorte de lame-miroir quasi suspendue sépare cet artefact d’une tour de roche et de glace défrichant en son centre un éclat de lumière.
Inclinée, mystérieuse et incomplète (mais finalement peut-être pas), la forme indéfinissable qui se tient sur la gauche semble n’être que moitié. On ne le saura jamais. Des couleurs qui se répondent de part et d’autre du tableau, un
équilibre précaire, est-ce bien la gueule d’un sanglier que je distingue sous cette lumière évoquée plus haut ou suis-je le jouet d’un effet d’ombre et de lumière, peut-être d’une hallucination ? Au commencement étaient des ruines,
un monde qui se cherche en se perdant, se perd en se dessinant, insaisissable dans ses roulements de brume et sa solitude boréale.