Encore sur terre mais plus pour longtemps. Encore un peu de ce monde que nous connaissons. Je regarde et mes yeux me parlent de vent. Des tourbillons de fleurs mortes s’agrippent dans les airs. Au premier plan se dresse ce qui pourrait être les restes d’un tronc malade, fourbu, déchiré. A son sommet, un croissant de lune en bec d’os empoigne une masse duveteuse criblée de taches noires. Cela ressemble à une curieuse boule de pollen bercée par les vagues d’un printemps post-nucléaire.

Une atmosphère saturée, des mauves et des ocres lointains s’accaparent ce paysage qui semble aspiré, comme attiré par une force le surplombant. Les reliefs d’une ancienne forêt ou d’une cité de pierre, qui pourrait le dire ? La poussière charrie un magma de particules que l’on ne peut clairement identifier. Cet ailleurs pourrait être tellement d’endroits, un lieu hybride entre le nôtre et les vestiges d’un rêve, la trace imprécise d’une image mentale, ou un temps qui se cherche dans le calendrier zéro d’un nouveau départ.